top of page

Le Parlement européen approuve de nouveaux tarifs sur les importations russes et bélarusses

  • Photo du rédacteur: MD SHOW
    MD SHOW
  • il y a 17 heures
  • 3 min de lecture

Lors d'un vote ce jeudi, les députés européens ont approuvé des mesures visant à réduire la dépendance de l'UE à l'égard des engrais et des produits agricoles en provenance de Russie et de son allié le Bélarus.


Le Parlement européen a voté jeudi 22 mai une surtaxation des millions de tonnes d’engrais importées de Russie chaque année en Europe. Cette décision a été prise malgré les inquiétudes des agriculteurs, qui craignent une hausse des prix mondiaux. Le vote a donné 411 voix pour, 100 contre et 78 abstentions. Cette mesure prévoit la mise en place dès juillet de taxes douanières qui augmenteront progressivement sur trois ans, afin de mettre fin aux importations de fertilisants azotés en provenance de Russie et de son allié, la Biélorussie.


Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin : « L'UE se tire une balle dans le pied en imposant des surtaxes sur les engrais russe ... l'UE devra acheter des produits plus chers et de moindre qualité.  »


Inese Vaidere, l'eurodéputée lettone  et rapporteuse du Parlement sur ce dossier : « Nous devons cesser de financer la guerre de la Russie en Ukraine avec nos propres ressources financières. Si le secteur agricole continue à payer pour les engrais russes, cet argent soutient directement le budget russe. »


Leo Alders, président de FertilizersEurope : « Nous appelons toutes les institutions de l'UE à agir rapidement pour finaliser et appliquer ces droits de douane", a déclaré "Plus tôt nous mettrons en œuvre ces mesures, mieux nous pourrons protéger nos chaînes de valeur, nos emplois et notre sécurité alimentaire. »


L’eurodéputé Thierry Mariani (RN, Patriotes) : « La taxation des engrais russes  ne va pas changer d’un iota la guerre et est extrêmement périlleuse pour nos agriculteurs ... C’est une usine à gaz et un suicide économique. »


Dominique Dejonckheere, cadre du Copa-Cogeca, l’organisation des syndicats agricoles européens : « L’origine russe est la plus compétitive en termes de prix ... Cette taxation peut être  potentiellement dévastatrice ... Les agriculteurs européens ne doivent pas devenir des dommages collatéraux  de la situation géopolitique. »


L’Union européenne justifie cette mesure par plusieurs objectifs stratégiques. Tout d’abord, elle vise à cesser de financer la guerre de Vladimir Poutine en réduisant une source de revenus importante pour la Russie (L’eurodéputée lettone Inese Vaidere (PPE, droite), rapporteure de ce texte, a souligné cette motivation). Le texte devra recevoir un ultime feu vert des États membres. Deuxièmement, l’UE souhaite réduire sa dépendance aux engrais russes, imitant ainsi la situation des agriculteurs européens. Troisièmement, la mesure vise à empêcher la Russie d’exporter indirectement son gaz naturel, matière première principale pour la fabrication de ces fertilisants azotés. Les nouveaux droits de douane, qui entreront en vigueur le 1er juillet, cibleront certains engrais azotés. Le taux de droit de douane passera progressivement de 6,5 % à des niveaux proches de 100 % sur une période de trois ans, ce qui aura pour effet d’interrompre la plupart des importations. Actuellement, la Russie fournit 25 % des engrais azotés de l’Union européenne, pour un montant estimé à 1,3 milliard d’euros par an. Des droits supplémentaires seront également imposés sur les importations de produits agroalimentaires tels que la viande, les produits laitiers, les fruits et les légumes en provenance de Russie et du Bélarus, qui représentent environ 380 millions d’euros d’échanges annuels. Cependant, les agriculteurs craignent une hausse des prix mondiaux. Le Copa-Cogeca, organisation représentant les agriculteurs européens, a qualifié cette taxation de “potentiellement dévastatrice” et a exprimé sa crainte que les agriculteurs européens ne deviennent des dommages collatéraux de la situation géopolitique.


À la Commission européenne, on assure pourtant que toutes les précautions ont été prises pour que le marché ne soit pas affecté. En cas d’inflation, la Commission pourrait suspendre les taxes douanières sur les engrais d’autres régions pour compenser.

Comments


bottom of page