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La plainte déposée par Mohamed Amra pour des violences subies en prison classée sans suite


L’avocat de Mohamed Amra avait déposé plainte pour violences et dénoncé le "traitement inhumain et dégradant" que subirait son client à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne).


Le parquet d’Alençon a annoncé mercredi 7 mai 2025 que la plainte déposée par le narcotrafiquant Mohamed Amra pour des violences qu’il dit avoir subies fin mars de la part des surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) a été classée sans suite. Mohamed Amra, surnommé "La Mouche", avait déposé une plainte dans laquelle il indiquait notamment avoir été "jeté au sol" par des surveillants qui se seraient appuyés "sur son bassin, son bras et sa cheville". La procureur de la République d’Alençon, Laëtitia Mirande, a indiqué dans un communiqué que la plainte a été classée "au motif de l’absence d’infraction, aucun élément ne venant à l’appui des termes de la plainte (…)".


La plainte : « Violences aggravées par une personne dépositaire de l’autorité publique et commises en réunion, mise en danger de la vie d’autrui et omission de porter secours... À l’occasion d’un retour de promenade, Mohamed Amra était placé dans une cellule par trois surveillants. Ces derniers lui auraient demandé de s’allonger sur le ventre, menotté ... Face à l’incompréhension du détenu, les surveillants auraient alors jeté au sol Mohamed Amra et s’appuyaient sur son bassin, son bras et sa cheville. Ce dernier aurait exprimé sa douleur et protesté  ... Dans un deuxième temps, après l’ouverture de la grille présente dans la cellule par un gradé, les trois surveillants pénitentiaires auraient de nouveau exercé une pression sur la cheville de Mohamed Amra ...  Dès le lendemain, ce dernier était alors doté d’un plâtre en raison d’une fracture à la cheville. »


L’administration pénitentiaire : « Le 24 mars, en milieu d’après-midi, alors qu’il était réintégré dans sa cellule à l’issue d’une fouille, M. Amra a opposé une résistance aux agents avant de porter deux coups de pied dans une grille de sa cellule  ... Se plaignant ensuite de douleurs, il a été pris en charge par l’unité sanitaire (UMSP) en consultation en fin d’après-midi afin de traiter cette blessure légère. »


Selon la procureur, le compte rendu d’incident du 24 mars, réalisé par l’officier pénitentiaire présent sur les lieux, «établissait que Mohamed Amra avait opposé une résistance au démenottage et que cela avait obligé les surveillants à réinvestir la cellule». D’après le communiqué, les investigations ont notamment mis en évidence que Mohamed Amra a «bénéficié de consultation à l’unité sanitaire», qu’il «n’avait pas évoqué d’agression ou de violences auprès de l’unité sanitaire» et qu’«il avait refusé tout traitement médicamenteux et accepté la pose d’une attelle».  En outre, l’étude de la vidéosurveillance de l’établissement pénitentiaire «ne confirmait pas les termes de la plainte». L’avocat de Mohamed Amra, Me Benoît David, a estimé auprès de l’AFP que ce classement correspondait «à une volonté d’apaisement de (son) client».


Lors de l’évasion de Mohamed Amra, le 14 mai 2024, deux agents pénitentiaires avaient été tués et trois autres blessés par le commando lourdement armé qui avait attaqué le fourgon transportant le détenu multirécidiviste, au péage d’Incarville (Eure).


PHOTO : (Daniel Mihailescu/AFP)

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