La Turquie frappée par le terrorisme. Ce mercredi 23 octobre, un attentat a été perpétré contre le siège des industries de défense du pays, situé à proximité de la capitale Ankara, faisant au moins cinq morts et une vingtaine de blessés.
L’explosion, suivie d’échanges de tirs pendant plus d’une heure, a été décrite par certains médias comme une attaque suicide. Des images diffusées par la presse montrent l’un des assaillants, vêtu de noir et armé d’un fusil d’assaut. Le président Recep Tayyip Erdogan a condamné cette "attaque ignoble" contre "l’une des locomotives de l’industrie de défense turque" et a promis de "briser ceux qui portent des mains sales sur la Turquie". Selon le ministre de l'Intérieur Ali Yerlikaya, cette attaque meurtrière aurait été menée par le PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan.
Ali Yerlikaya, le ministre de l’Intérieur : «La manière dont cette action a été menée est très probablement liée au PKK … Le processus identification et la recherche d’empreintes digitales se poursuivent et nous dirons quelle organisation terroriste est à l’origine de l’attentat [...]. La manière dont cette action a été menée est très probablement liée au PKK»
Yasar Guler, le ministre de la Défense : «Comme ils le font toujours, ils ont tenté de troubler la paix de notre nation en menant une attaque ignoble et déshonorante. [...] Nous infligeons toujours à ces scélérats du PKK le châtiment qu’ils méritent, mais ils ne reviennent jamais à la raison. Nous ne renoncerons pas à les poursuivre jusqu’à ce que le dernier terroriste soit éliminé, et nous les ferons souffrir pour ce qu’ils ont fait»
Cette attaque est survenue alors que des discussions politiques sur une solution négociée au conflit kurde commencent à émerger. Devlet Bahçeli, chef du parti nationaliste MHP et allié de Recep Tayyip Erdogan, a suggéré qu’Abdullah Öcalan, leader emprisonné du PKK, prenne la parole au Parlement pour dissoudre son parti. Selahattin Demirtas, ex-dirigeant du principal parti pro-kurde Dem, a également dénoncé l’attaque et appelé à une solution politique. Un important salon des industries de défense et aérospatiales se tient cette semaine à Istanbul, en présence du PDG des Industries de Défense, auquel s’est rendu notamment le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga. Le secteur de la défense de la Turquie, dont les célèbres drones Bayraktar, a représenté près de 80 % des revenus à l’exportation du pays et 10,2 milliards de dollars pour l’année 2023.
Le dernier attentat enregistré en Turquie remonte au mois de janvier dans une église à Istanbul. Revendiqué par Daesh, l’attaque avait fait un mort.
PHOTO : Selon les autorités turques, deux individus ont été neutralisés lors de l'attaque. [© REUTERS]
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