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Tunisie : le chercheur français Victor Dupont libéré sur ordre de la justice militaire après quatre semaines de détention


Arrêté le 19 octobre alors qu’il menait des recherches sociologiques à Tunis, le doctorant de 27 ans est revenu en France. Le motif de son interpellation n’a pas été officiellement communiqué.


Victor Dupont avait été accusé d’atteinte à la sûreté de l’État, selon certaines sources. Victor Dupont, réalisait une thèse sur les mouvements sociaux, le chômage des jeunes et la révolution tunisienne de 2011, le premier soulèvement populaire ayant conduit à la chute du régime de Ben Ali. Le 19 octobre, il a été arrêté avec trois amis français. Ces derniers avaient été relâchés dans la journée, puis l’une d’elle – également détentrice de la nationalité tunisienne – avait été de nouveau arrêtée deux jours plus tard. Le motif de son arrestation n’avait pas été dévoilé. Victor Dupont a été placé sous mandat de dépôt par le tribunal militaire du Kef (ville proche de Jendouba) le 21 octobre. Sous le coup de la loi antiterroriste de 2015, Victor Dupont aurait pu effectuer jusqu’à 14 mois de détention préventive.


Victor Dupont : « Ce n’est pas un sujet politique lié aux dissidents ou opposants, ce n’est pas un sujet sécuritaire, c’est un sujet sociologique classique »,


Christophe Lemoine, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères : « Victor Dupont est sorti de prison le 12 novembre et a regagné la France aujourd’hui (vendredi)… Nous nous réjouissons qu’il puisse retrouver ses proches … Le ministère des Affaires étrangères, le ministère de l’Enseignement supérieur, notre ambassade et notre consulat à Tunis ont suivi avec beaucoup d’attention sa situation et restent mobilisés, même s’il a été libéré, pour suivre cette affaire »


M. Geisser : « La diplomatie française a travaillé réellement sans donner des leçons. Il s’agit d’une diplomatie de terrain plus efficace que ce qu’on a connu du temps de la dictature de Ben Ali [1987-2011] »



La détention du chercheur, âgé de 27 ans, par la justice militaire a déclenché une forte mobilisation de la communauté scientifique des deux pays. Un comité de soutien a été créé, aussitôt après leur arrestation, afin de demander "leur libération immédiate" auprès des autorités tunisiennes et françaises. Le Quai d’Orsay avait sobrement assuré "suivre de près la situation" et être "en contact étroit avec les autorités tunisiennes à ce sujet". Il était arrivé en Tunisie une dizaine de jours avant son arrestation pour mener des entretiens dans le cadre de sa recherche. Interrogé, le porte-parole du Quai d'Orsay, Christophe Lemoine n’a pas donné de détails précis sur les circonstances entourant sa libération. Plus tôt dans la semaine, une de ses amies, une franco-tunisienne, qui avait été arrêtée peu après lui, a également été libérée et a pu rejoindre la France, où elle vit.


La Tunisie est dirigée par le président Kais Saïed, accusé par l’opposition et des ONG locales et étrangères, de "dérive autoritaire" depuis 2021. Il a été réélu le 6 octobre dernier avec 90,7% des suffrages exprimés.


PHOTO : INSTITUT DE RECHERCHES ET D’ÉTUDES SUR LE MONDE ARABE ET MUSULMAN (IREMAM)

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