
La Jordanie et l’Égypte ont réaffirmé, dimanche, leur opposition catégorique à toute tentative de déplacement des Palestiniens hors de la bande de Gaza, répondant ainsi aux récentes déclarations du président américain Donald Trump.
Cette proposition intervient alors que la trêve entre Israël et le Hamas est entrée dimanche dans sa deuxième semaine. Le cessez-le-feu, instauré le 19 janvier, est maintenu et a permis samedi un échange de quatre otages israéliennes contre environ 200 prisonniers palestiniens. Selon Donald Trump, le déplacement des habitants de Gaza pourrait être temporaire ou à long terme.
Ayman Safadi, ministre jordanien des Affaires étrangères : «Notre rejet du déplacement des Palestiniens est ferme et ne changera pas. La Jordanie est pour les Jordaniens et la Palestine est pour les Palestiniens»
Le ministère égyptien des Affaires étrangères : « le soutien constant de l’Égypte à la résilience du peuple palestinien sur sa terre, rejetant toute atteinte à ces droits inaliénables, qu’il s’agisse de colonisation, d’annexion de terres, de dépeuplement de ces terres par déplacement, d’encouragement au transfert ou de déracinement des Palestiniens de leur territoire, que ce soit de manière temporaire ou permanente ».
Bassem Naïm, membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien : « les Palestiniens feront échouer la proposition de Donald Trump ... Nous confirmons que notre peuple, avec tous ses soutiens, est capable de reconstruire Gaza »
Donald Trump, le président américain : « On parle d'environ 1,5 million de personnes, et on fait tout simplement le ménage là dedans. Vous savez, au fil des siècles, ce site a connu de nombreux conflits. Et je ne sais pas, quelque chose doit se passer ... Je préférerais m'impliquer avec certaines nations arabes et construire des logements à un autre endroit où ils pourraient peut-être vivre en paix pour une fois. »
"Un site de démolition." C'est la comparaison faite par Donald Trump pour désigner le territoire laissé à Gaza après 15 mois de guerre. Face aux journalistes à bord de l'avion présidentiel Air Force One, le président a dit avoir parlé de la situation au roi Abdallah II de Jordanie et qu'il allait faire de même avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi ce dimanche 26 janvier. L'Egypte a mis en garde contre tout déplacement forcé de Palestiniens de Gaza vers le désert du Sinaï, soulignant que cela pourrait compromettre le traité de paix signé entre l'Egypte et Israël en 1979, comme l'a souligné le président Abdel Fattah el-Sissi. La Jordanie abrite déjà environ 2,3 millions de réfugiés palestiniens enregistrés, selon les Nations unies. Donald Trump a promis de s'entretenir très prochainement avec les deux dirigeants.
La grande majorité des 2,4 millions d'habitants de Gaza ont été déplacés, souvent à plusieurs reprises, par la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre 2023. Une trêve, qui a démarré le 19 janvier, tient toujours et s'est traduite par deux échanges de palestiniens contre des israéliens.
Donald Trump à bord d'Air Force One, samedi 24 janvier 2025. - Tous droits réservés Mark Schiefelbein/Copyright 2025 AP. All rights reserved
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