Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé jeudi dissoudre l'Assemblée nationale et fixer des élections législatives le dimanche 17 novembre 2024, dans une adresse à la nation.
Selon le chef de l'Etat de 44 ans, les blocages des derniers jours à l'Assemblée, avec une législature dominée par le camp de l'ex-président Macky Sall, l'ont convaincu que la majorité parlementaire avait "décidé de se détourner du peuple pour promouvoir le culte du blocage et ainsi entraver la mise en œuvre du projet sur la base duquel j'ai été élu".
Bassirou Diomaye Faye, le président sénégalais : « Je dissous l'Assemblée nationale pour demander au peuple souverain les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise. Aujourd'hui plus que jamais l'heure est venue d'ouvrir une nouvelle temporalité à notre quinquennat … le gage d'une collaboration franche avec la majorité parlementaire (...) était une illusion … Celle-ci ayant décidé de se détourner du Peuple pour promouvoir le culte du blocage et ainsi entraver la mise en oeuvre du Projet sur la base duquel j'ai été élu »
La Constitution interdisait au président, élu le 24 mars dernier, de renvoyer les députés avant cette date. Or, le Pastef, qui défend un programme de rupture, ne disposait dans l’hémicycle que de 23 députés sur 165. Pire, pour le nouveau pouvoir, la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), fidèle à l’ancien président Macky Sall, jouissait, elle, de la majorité absolue, et donc de la capacité à geler toutes les initiatives du Pastef dans un contexte politique très tendu.
Depuis sa création en 1960, l’Assemblée nationale du Sénégal a vu son rôle et sa composition évoluer, tout en restant un pilier central de la démocratie sénégalaise. Composée aujourd'hui de 165 députés, cette institution monocamérale exerce le pouvoir législatif depuis le bâtiment historique de la place Soweto à Dakar.
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