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Russie : le chercheur français Laurent Vinatier condamné à trois ans de prison


Spécialiste de l’espace post-soviétique, le Français de 48 ans avait été arrêté début juin en Russie alors qu’il travaillait pour une ONG suisse. Paris estime que cette condamnation est "d’une extrême sévérité".


Le chercheur français Laurent Vinatier a été condamné lundi à Moscou à trois ans de prison pour avoir collecté des données militaires sans s'être enregistré comme "agent étranger". Arrêté le 7 juin dernier dans un restaurant moscovite, ce spécialiste de l'espace post-soviétique âgé de 48 ans travaillait pour une ONG basée en Suisse spécialisée dans la médiation des conflits hors des voies diplomatiques officielles. A ce titre, il entretenait de nombreux contacts et effectuait régulièrement des voyages en Russie et en Ukraine, avant même l'invasion russe de février 2022. Lors des précédentes audiences, il avait plaidé coupable dans le cadre d'une procédure simplifiée ouvrant la voie à une réduction de peine. Ses avocats qui réclamaient une simple amende ont dénoncé lundi une peine "excessivement sévère", annonçant qu'ils allaient faire appel.


Christophe Lemoine, porte-parole du Quai d’Orsay : « La législation sur les agents de l'étranger contribue à une violation systématique des libertés fondamentales en Russie, comme la liberté d'association, la liberté d'opinion, et la liberté d'expression »


Les services de sécurité russes (le FSB) : « Au cours d’échanges avec ces personnes, (il) a notamment recueilli des informations militaires et techniques qui peuvent être utilisées par des services de renseignement étrangers à l’encontre de la sécurité de la Russie »


Les autorités russes, notamment les services de sécurité (FSB), accusaient Laurent Vinatier d’avoir recueilli des informations sur des activités militaires pouvant être utilisées contre la sécurité nationale russe. En dépit de ces accusations, les procureurs n’ont pas retenu les charges d’espionnage, qui auraient pu entraîner une peine beaucoup plus sévère, jusqu’à 20 ans de prison. La procureure avait requis trois ans et trois mois de détention, mais la sentence finale a été réduite à trois ans. Cette affaire survient dans un contexte de tensions accrues entre la Russie et la France. Paris accuse Moscou de mener des campagnes de déstabilisation et de désinformation en France, tandis que la Russie reproche à la France son soutien à l’Ukraine. Le Quai d’Orsay a dénoncé une condamnation d’une "extrême sévérité" et a réclamé la libération immédiate de Vinatier. Le ministère français des Affaires étrangères critique aussi la législation russe sur les "agents de l’étranger", la considérant comme une violation des libertés fondamentales en Russie.


Ces dernières années, plusieurs Occidentaux, en particulier des Américains, ont été arrêtés en Russie et visés par de graves accusations, Washington dénonçant des prises d’otages pour obtenir la libération de Russes détenus à l’étranger.


PHOTO : Le chercheur français Laurent Vinatier lors d'une audience au Tribunal du district de Zamoskvoretsky à Moscou, Russie, 14 octobre 2024. — © MAXIM SHIPENKOV / keystone-sda.ch

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