L'Arabie saoudite et ses alliés producteurs de pétrole ont annoncé dimanche avoir repoussé d'un mois supplémentaire les réductions volontaires de 2,2 millions de barils par jour. Cette décision vise à soutenir les prix face à une demande incertaine et une offre qui s'accélère.
L'Opep+ a annoncé le report d'un mois de l'augmentation de la production de pétrole qui était prévue en décembre, sur fond de la faiblesse de la demande (notamment de la Chine) et de l'augmentation de l'offre. Huit de ses membres - Arabie Saoudite, Russie, Irak, Emirats Arabes Unis, Koweït, Kazakhstan, Algérie et Oman - ont ainsi annoncé une extension de leurs coupes de production de pétrole jusqu'à fin décembre. La réintroduction de ce volume doit se faire de manière progressive, à hauteur de 180.000 barils par mois pendant douze mois, mais uniquement si les conditions le permettent.
L’alliance : « sont convenus de prolonger d'un mois leurs réductions volontaires supplémentaires de production de 2,2 millions de barils par jour »
Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank : « C'est la conséquence logique de la pression persistante à la baisse sur les cours en raison des perspectives moroses de la demande en Chine et dans le monde »
Ce qui empêche les cours de remonter depuis plusieurs mois, c'est la peur de ne pas voir la demande repartir durablement en Chine, premier importateur de brut, et dans le monde, même si le dernier rapport de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), a constaté la semaine dernière un sursaut de la demande aux États-Unis, que ce soit pour l'essence, le kérosène, ou dans l'industrie. En face, l'offre n'est finalement pas si restreinte que ce que voudrait l'Opep+ : car si les membres du cartel pétrolier gardent sous terre près de 6 millions de barils/jour pour ne pas inonder le marché, les pays non membres ne s'imposent pas de limites. C'est en particulier le cas des États-Unis où la production de brut a atteint un record de 13,4 millions de barils par jour au mois d'août. Au fil des mois, l'Opep+ a perdu des parts de marché et ne représente désormais qu'à peine la moitié de la production mondiale, d'où sa difficulté à orienter les cours. Attendre un mois de plus, jusqu'à fin décembre, pour remettre des barils sur le marché, est pour le cartel pétrolier un moyen aussi de temporiser jusqu'aux résultats des élections américaines : leur issue pourrait avoir un impact significatif sur l'économie, la demande en pétrole et donc sur les prix.
A la veille du scrutin présidentiel américain et alors que les tensions au Moyen-Orient sont toujours vives, le baril de Brent gagnait 1,78% à 74,42 dollars vers 17h15. Son homologue américain - le WTI- progressait, lui, de 1,87% à 70,79 dollars.
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