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Northvolt : la chute du champion européen des batteries pour voiture électrique s'accélère


Coup de tonnerre dans la tech : Northvolt est proche de la sortie de route ! En effet, l’entreprise suédoise, qui affichait de très grandes ambitions sur le marché des batteries électriques, a demandé ce 21 novembre son placement sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Une manière pour l’entreprise scandinave de se restructurer sans être plombée par les demandes des créanciers, dans l’espoir de repartir sur de bonnes bases dans quelques mois.


Il y a encore quelques mois, Northvolt était présenté comme le champion européen de la batterie, mais depuis, la situation s’est rapidement dégradée. L’entreprise suédoise s’est placée dans une procédure de sauvegarde pour tenter d’échapper à la faillite. L'entreprise aurait accumulé 5,8 milliards de dollars de dette tout en étant à court de trésorerie. L’entreprise a cherché à se diversifier trop rapidement pour absorber toutes les dépenses. Elle a cherché à maîtriser toute la chaîne de valeur, de l’extraction des matières premières au recyclage des batteries. Ce choix d’investissement était probablement prématuré, comme la construction d’une seconde usine en Allemagne, alors que la production de l’usine suédoise ne tournait déjà pas à plein régime. Le coup de grâce a été la perte d’une grosse commande de 2 milliards d’euros de BMW. Northvolt a dû entamer une première restructuration. Cela n’a pas suffi à absorber, en plus, le ralentissement de la demande pour les voitures électriques.


Sami Haikala, Chief Development Officer de Northvolt en juin : « Ici, nous voulons créer la Silicon Valley des batteries »


Alors qu’elle a déjà englouti plus de 13 milliards d'euros en levées de fonds depuis 2016, elle manque désormais de liquidités et ne peut plus assurer la production pour l’année 2025. C’est un revers monumental pour cette entreprise gigantesque, fournisseur de plusieurs constructeurs européens dont BMW qui devait recevoir ses accumulateurs pour ses nouveaux modèles de la plateforme "Neue Klasse" à partir de l’année prochaine. Les dirigeants de Northvolt expliquent cette faillite par des problèmes liés notamment à de gros retards au démarrage, en partie à cause de machines industrielles chinoises livrées sur place qui ne fonctionnaient pas comme prévu. La baisse de la demande des constructeurs automobiles, consécutive à des ventes nettement moins nombreuses que prévu des voitures électriques de marque européenne, n’a évidemment pas arrangé les choses. Northvolt souffre aussi de la très forte concurrence des industries chinoises cassant totalement les prix de leurs batteries à l’exportation en raison d’une surcapacité de leur production. L’émergence récente de la technologie LFP (lithium-fer-phosphate) des batteries, réputée moins chère et maîtrisée majoritairement par les Chinois, est aussi un facteur : Northvolt ne produit que des batteries lithium-ion à la chimie NMC (nickel-manganèse-cobalt), plus chères. Cette technologie est aussi réputée meilleure en termes de performances et se destine plutôt aux modèles haut de gamme.


Dans la foulée, le co-fondateur du groupe, Peter Carlsson, a démissionné de son poste de PDG. Un scénario catastrophe qui envoie un signal alarmant aux acteurs acteurs de l’écosystème européen. Ces derniers ayant du mal à faire face à la concurrence des acteurs chinois, qui affichent des coûts faibles intenables à suivre, ils vont devoir se réinventer pour ne pas sombrer.


PHOTO : L'usine suédoise de Northvolt. (Northvolt)

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