Nice : 13 heures de garde à vue pour le maire de Nice Christian Estrosi, son épouse Laura Tenoudji et la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte
- MD SHOW
- il y a 15 heures
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La présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, le maire de Nice, Christian Estrosi, et son épouse, Laura Tenoudji, ont été placés en garde à vue lundi dans le cadre d’une enquête sur l’organisation d’événements à Nice. Ils ont été relâchés dans la soirée.
"Détournement de fonds publics", "prise illégale d'intérêts", "faux en écriture publique" : les motifs du placement en garde à vue de la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons), et son épouse Laura Tenoudji-Estrosi ont été placés en garde à vue ce lundi à Marseille. Ils sont entendus dans le cadre d’une enquête portant sur l’organisation de deux événements subventionnés par la ville de Nice en 2023, selon une source proche du dossier citée par l’AFP. Christian Estrosi et Delphine Ernotte Cunci ont été relâchés le soir même, sans charges retenues contre eux, ont précisé leurs avocats respectifs. En revanche, aucune information n’a été donnée sur le sort de Laura Tenoudji-Estrosi, également placée en garde à vue. Une dizaine de personnes ont été convoquées dans le cadre d’enquêtes menées par les gendarmes du détachement de Fréjus de la section de recherches de Marseille.
Me Mathias Chichportich, avocat de Christian Estrosi : « À l’issue des réponses que Christian Estrosi a apporté il a été décidé de lever la mesure sans lui notifier la moindre poursuite. S’il respecte le travail légitime des enquêteurs, mon client dénonce l’instrumentalisation politique de la justice à laquelle se livre ses opposants. Il rappelle qu’une plainte en dénonciation calomnieuse a été déposée à leur encontre. »
Jean-Christophe Picard, conseiller municipal écologistes d’opposition (à l’origine du signalement auprès du procureur de la République concernant le "Nice Climate Summit") : « La prise illégale d’intérêt ne fait aucun doute … Lors du vote de la délibération de subvention, le maire n’est pas sorti du conseil municipal alors qu’il aurait dû le faire. Il a prétendu qu’il n’avait pas pris part au vote, mais tout cela était filmé. »
Me Marie-Alix Canu-Bernard, avocate de de Laura Tenoudji : « Cette mise en cause de Laura Tenoudji par des élus de l’opposition à la veille d’une nouvelle échéance électorale@ est particulièrement choquante. S’en prendre à la femme de Monsieur Estrosi, du seul fait qu’elle est son épouse, en dit long sur leur conception de la place et de l’indépendance des femmes qui travaillent. »
La mairie : « La ville de Nice transmettra l’ensemble des éléments utiles à l’enquête. Elle réitère qu’elle conteste toute infraction... La mairie rappelle que le point de départ de cette affaire est une dénonciation calomnieuse d’un opposant politique… La ville de Nice n’entend faire aucun commentaire. La loi impose le respect du secret de l’enquête nécessaire à la sérénité des investigations qui serait compromise par toute forme d’instrumentalisation politique. »
L’affaire porte sur deux événements distincts : l’Eurovision Junior, diffusé par France Télévisions, et le Nice Climate Summit, un colloque sur l’environnement co-organisé par le média économique "La Tribune". Les deux événements ont bénéficié d’un financement de la municipalité et de la métropole niçoises. Selon "Le Figaro", l’Eurovision Junior a reçu 605 000 euros, tandis que le Nice Climate Summit a reçu 526 175 euros. Il est important de noter qu’une enquête initiale avait été ouverte suite à un signalement d’élus écologistes niçois concernant un colloque sur l’environnement subventionné par la ville et la métropole. Laura Tenoudji-Estrosi, ancienne chroniqueuse à Télématin sur France 2, devait initialement animer deux tables rondes lors de cet événement. Cependant, face à la polémique, elle a décidé de renoncer à son rôle rémunéré et d’intervenir au colloque "à titre bénévole".
A deux reprises, les locaux de la mairie de Nice ont fait l'objet de perquisitions, en novembre 2024 puis en avril 2025. Une filiale de France Télévisions a également été perquisitionnée.
PHOTOS SIPA
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