
Deux chercheurs du CNRS, interpellés lundi soir dans le cadre de l’enquête sur les jets d’engins explosifs survenus le matin même contre le consulat général de Russie à Marseille, ont reconnu les faits, a fait savoir le parquet mardi 25 février au soir.
Lundi 24 février, une explosion a été entendue dans le secteur du consulat général de Russie à Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, dû au jet de trois engins explosifs artisanaux sur la façade du bâtiment diplomatique. Placés en garde à vue plus tôt dans la journée, les deux chercheurs du CNRS ont reconnu avoir lancé des engins explosifs contre le consulat de Russie à Marseille. Les deux hommes, un ingénieur et un chimiste, sont toujours en garde à vue, a précisé en fin de soirée Nicolas Bessone, le procureur de la République de Marseille. Interpellés lors d’une manifestation de soutien à l’Ukraine, ils ont indiqué que le mélange contenu dans les bouteilles plastiques lancées dans le jardin du consulat était un cocktail d’azote et de substances chimiques.
Le parquet de Marseille : « confirmation de l’interpellation de deux individus majeurs dans ce dossier ainsi que leur placement en garde à vue du chef de dégradations par substance incendiaire ou explosive »
Le ministère russe des Affaires étrangères : « «Les explosions survenues sur le territoire du consulat général de Russie à Marseille présentent tous les signes d’une attaque terroriste ... Nous exigeons que le pays hôte prenne rapidement des mesures d’enquête complètes, ainsi que des mesures visant à renforcer la sécurité des établissements du ministère des Affaires étrangères »
Le quai d’Orsay : « La France condamne toute atteinte à la sécurité des emprises diplomatiques ... L’inviolabilité, la protection et l’intégrité des emprises diplomatiques et consulaires, ainsi que de leur personnel, sont des principes fondamentaux du droit international »
D'après la préfecture de police des Bouches-du-Rhône, les engins sont trois bouteilles de soda en plastique de 50cl. Deux d'entre elles ont éclaté et généré des détonations. Une analyse des résidus de produits contenus dans ces bouteilles a été réalisée. Les démineurs sont intervenus sur place, tandis que l'ensemble du personnel et le consul de Russie étaient confinés à l'intérieur des lieux. Les deux chercheurs devront bientôt répondre de leurs actes devant la justice. Cet acte, au troisième anniversaire du début du conflit en Ukraine, avait été aussitôt qualifié d’attaque terroriste par Moscou.
Le Comité d’enquête russe, organe chargé des principales investigations criminelles en Russie, avait annoncé lundi l’ouverture d’une enquête pour "attaque contre des personnes ou des institutions bénéficiant d’une protection internationale", des faits passible en Russie d’une peine allant jusqu’à 12 ans de prison.
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