Les attaques jihadistes de mardi contre une école de gendarmerie et l'aéroport militaire de Bamako, la capitale du Mali, ont fait plus de 70 morts et 200 blessés, a appris jeudi l'AFP de sources sécuritaires.
Les djihadistes ont attaqué avant l'aube l'école de la gendarmerie et donné l'assaut à l'aéroport militaire proche. Ils se sont assuré temporairement le contrôle d'une partie de la plateforme et du pavillon présidentiel où arrivent et partent le chef de l'État et ses hôtes. Des images de propagande du GSIM montrent ses hommes détruisant des appareils. La capitale n'avait pas été le théâtre d'une telle opération depuis 2016 alors que d'autres régions du pays sont en proie à des attaques quasi quotidiennes. Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) qui a revendiqué l'opération, a rapporté via ses canaux de communication que quelques dizaines de ses hommes avaient fait pendant neuf heures des centaines de morts et de blessés dans le camp adverse, dont des membres du groupe russe Wagner, allié du régime militaire de Bamako. Ses combattants ont ensuite été tués.
Le Soir de Bamako : « Les obsèques d’une cinquantaine d’élèves gendarmes »
Jean-Hervé Jezequel, directeur du projet Sahel à l’International Crisis Group : « faut remonter à un certain nombre d’années pour retrouver une attaque d’une telle portée dans la capitale … Là, on est vraiment au cœur de Bamako, sur une école de gendarmerie puis surtout sur l’aéroport international … L’une des hypothèses est que les djihadistes essaient de signifier aux autorités maliennes qu’elles peuvent les frapper partout et donc qu’il faut aussi protéger les grandes villes »
Jean-Hervé Jezequel, directeur du projet Sahel à l’International Crisis Group : « Il faut remonter à un certain nombre d’années pour retrouver attaque d’une telle portée dans la capitale … Là, on est vraiment au cœur de Bamako, sur une école de gendarmerie puis surtout sur l’aéroport international … L’une des hypothèses est que les djihadistes essaient de signifier aux autorités maliennes qu’elles peuvent les frapper partout et donc qu’il faut aussi protéger les grandes villes »
Les autorités militaires se sont gardées jusqu’alors de communiquer un bilan humain précis de cette opération dont l’ampleur sans précédent depuis longtemps dans la capitale contredit les proclamations de la junte au pouvoir quant au succès de sa stratégie. L’état-major s’est contenté de reconnaître "quelques pertes en vies humaines", notamment des élèves gendarmes, alors que différentes sources faisaient déjà état d’un nombre très élevé de morts. Une source sécuritaire a fait état de 77 morts et 255 blessés. Un document confidentiel officiel authentifié rapporte une centaine de morts et cite nommément 81 victimes. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, le gouvernement du Sénégal, voisin du Mali, et l’ambassade du Royaume-Uni ont condamné les attaques. L’ambassade de France a présenté ses condoléances.
Les attaques de mardi ont eu lieu le lendemain du premier anniversaire de l’Alliance des Etats du Sahel, qui regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois pays confrontés à l’expansion djihadiste et plongés dans des crises.
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