Le Salvador adopte une réforme qui permet au président Nayib Bukele de se représenter indéfiniment
- MD SHOW
- il y a 11 heures
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Le parlement a examiné jeudi une réforme constitutionnelle pour abolir la limite du nombre de mandats du chef de l'Etat. Cette réforme prévoit également d'allonger le mandat présidentiel de quatre à six ans
Cette réforme, adoptée en procédure accélérée, a été approuvée par les 57 députés pro-Bukele, les trois seuls élus d’opposition ayant voté contre. Elle prévoit également l’abolition du second tour de scrutin et l’allongement du mandat présidentiel de cinq à six ans. Le mandat actuel de M. Bukele, extrêmement populaire pour sa lutte impitoyable contre les gangs mais critiqué par les organisations de défense des droits humains, s’achèvera deux ans plus tôt que prévu, en 2027 au lieu de 2029. Le président pourra alors se représenter sans restriction. Au pouvoir depuis 2019, Nayib Bukele avait été réélu en juin 2024 avec 85% des voix après avoir été autorisé à briguer un second mandat (ce qui était en principe interdit par la Constitution) par la Cour suprême dominée par des juges proches du pouvoir.
Ana Figueroa, députée pro-Bukele : "C'est très simple, peuple salvadorien. Vous seuls pourrez décider jusqu'à quand vous soutiendrez votre président"
Marcela Villatoro, députée de l'opposition : "Aujourd'hui, la démocratie est morte au Salvador (...) Ils ont tombé leurs masques … Ce sont des cyniques. ", a déploré pour sa part en séance plénière la qui a critiqué le dépôt soudain de ce projet de réforme devant les députés alors que le pays entame une semaine de vacances d'été.
"", a-t-elle affirmé.
Juanita Goebertus, directrice de Human Rights Watch (X) : Le parti de Bukele promeut une réforme constitutionnelle express afin de permettre la réélection présidentielle indéfinie. Ils suivent la même voie que le Venezuela. Cela commence par un leader qui utilise sa popularité pour concentrer le pouvoir, et cela se termine par une dictature.
Nayib Bukele, 44 ans, est devenu extrêmement populaire au Salvador grâce à sa lutte acharnée contre les "maras", ces gangs qui terrorisaient la population. Ses mesures sévères ont permis de réduire considérablement la violence dans le pays, autrefois considéré comme l’un des plus dangereux au monde. Par ailleurs, le président salvadorien est devenu un partenaire de premier plan de son homologue américain, Donald Trump, dans sa politique de lutte contre l’immigration illégale. Il a ainsi accueilli pendant plusieurs mois dans sa mégaprison pour membres de gangs, le Centre de confinement du terrorisme (Cecot), 252 Vénézuéliens expulsés de façon expéditive par l’administration américaine, avant qu’ils ne puissent retourner dans leur pays.
La réforme constitutionnelle fait suite à une répression généralisée contre les défenseurs des droits humains et les critiques de M. Bukele, qui a poussé de nombreux journalistes et activistes humanitaires à l’exil.
PHOTO : ALEX PEÑA/GETTY IMAGES
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