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Le prix Goncourt 2024 attribué à l'écrivain algérien Kamel Daoud pour son roman "Houris"


L'écrivain franco-algérien a reçu le prix Goncourt ce lundi pour Houris. Un roman sur le destin d'Aube, jeune femme muette depuis qu'un islamiste lui a tranché la gorge le 31 décembre 1999.


Kamel Daoud a remporté, ce lundi 4 novembre 2024, le Goncourt, le plus prestigieux prix littéraire français, pour Houris. Son roman traite des traumatismes de la guerre civile algérienne. Cet ouvrage témoigne de son engagement continu envers des sujets complexes et souvent tabous. Au-delà de sa carrière littéraire, il est aussi connu pour ses chroniques dans divers médias, où il aborde des problématiques contemporaines. Désigné lauréat par les dix membres de l'Académie depuis le restaurant Drouant. Il était l'un des quatre favoris, avec Gaël Faye, et deux romancières, Sandrine Collette et Hélène Gaudy. pour succéder à Jean-Baptiste Andrea. Kamel Daoud, franco-algérien de 54 ans, est donc primé pour son dernier livre "Houris" (éd. Gallimard), fiction sur les massacres de la "décennie noire" algérienne (1992-2002).


Kamel Daoud : « C'est un livre qui peut donner du sens aussi à ce qu'on vit dans ce pays-là. Mais il est né parce que je suis venu en France. Parce que c'est un pays qui me donne la liberté d'écrire … Je sais qu’on aime faire du French bashing mais pour moi, ce pays-là, c’est un pays d’accueil pour les écrivains, pour les écritures et tout cela qui vient d’ailleurs … On a toujours besoin de trois choses pour écrire : une table, une chaise et un pays. J’ai les trois »


Kamel Daoud est un écrivain algérien, né en 1970 à Mostaganem, en Algérie. Il est connu pour ses œuvres littéraires et ses critiques sociales. Daoud a d’abord fait carrière en tant que journaliste, notamment en tant que rédacteur en chef du Quotidien d'Oran, le premier journal francophone algérien. Contraint à l’exil en France, l’écrivain-journaliste a estimé que son roman, auscultation de la guerre qui a opposé le pouvoir et les islamistes en Algérie, était  "un livre que chaque Algérien peut raconter". Une victoire pour l’auteur et sa maison d’édition alors que le roman est interdit en Algérie et que les Editions Galimard ne sont plus autorisées à participer au Salon international du livre d'Alger. En remportant le prix Goncourt, Kamel Daoud reçoit symboliquement un chèque de 10 euros. La véritable récompense se trouve dans l'exposition qu’apporte ce prestigieux prix. Traditionnellement, les vainqueurs voient leurs ventes augmenter de manière exceptionnelle.


La décision de l'Algérie d'interdire aux éditions Gallimard le Salon international du livre d'Alger, du 6 au 16 novembre, a probablement joué un rôle en sa faveur, dans un contexte diplomatique très tendu entre France et Algérie.


PHOTO : Kamel Daoud, lauréat du Goncourt 2024 - Crédit : JULIEN DE ROSA / AFP

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