L'Assemblée nationale a approuvé à l'unanimité, dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 décembre, le remboursement intégral des fauteuils roulants par l'assurance maladie, malgré les réserves du gouvernement qui prônait une autre méthode pour parvenir à un résultat similaire.
Plus tôt, les députés ont approuvé, mardi 3 décembre, une proposition de loi visant à simplifier la vie quotidienne des parents d’enfants atteints d’une maladie grave ou d’un handicap. Le texte prévoit ainsi notamment une aide pour accéder à un logement, suspendre le remboursement d’un crédit ou pour être hébergé près de l’hôpital. Les familles pourront également obtenir la gratuité du stationnement à l’hôpital (un poste de dépense qui peut atteindre 50 euros par jour, dans les gros centres hospitaliers) et bénéficier d’une prise en charge à 100 % des séances de psychologues ou de psychomotriciens pour leur enfant. Le texte simplifie également les modalités d’attribution de l’Allocation journalière de présence parentale, qui permet au parent d’être indemnisé s’il cesse temporairement son activité pour s’occuper de son enfant gravement malade, accidenté ou handicapé. Dans le cas d’un couple séparé, les deux parents pourront prétendre à cette allocation, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent. Actuellement, cette prise en charge n’est possible que si les professionnels exercent directement à l’hôpital. Elaboré avec des associations de familles concernées, il a été adopté en première lecture à l’unanimité.
Vincent Thiébaut : « Pour les familles, c’est souvent la double peine : aux préoccupations directement liées à la maladie ou au handicap s’ajoutent des difficultés financières ou administratives qui peuvent prendre une ampleur considérable, en particulier pour les familles les moins aisées »
Agnès Canayer, la ministre chargée de la famille : « Plusieurs milliers de jeunes et leurs familles sont aujourd’hui concernées par ces drames … quitter leur emploi ou l’exercer à temps partiel pour s’occuper de leurs enfants ».
Sébastien Peytavie : « Certains dispositifs ont un coût élevé, mais la dignité de celles et ceux qui s'en servent au quotidien, elle, n'a pas de prix … Mon fauteuil coûte 8.500 euros. Dans la réforme proposée par le gouvernement, qui fixe un plafond de 6.300 euros pour ce type d'équipement, il ne serait donc plus du tout pris en charge»
La proposition de loi portée par Sébastien Peytavie - lui-même paraplégique depuis l'âge de 3 ans - stipule que les fauteuils roulants "font l'objet d'une prise en charge intégrale par les organismes d'assurance maladie", avec la participation éventuelle des complémentaires santé et de la prestation compensatoire du handicap (PCH). Selon lui, le prix limite de vente est un mécanisme "injuste", "inefficace" et "inadapté" aux besoins spécifiques des personnes handicapées, dont certaines doivent "lancer des cagnottes" ou recourir à un crédit pour financer leur équipement. Ce vote intervient alors que le gouvernement a annoncé aux associations un décret "avant la fin de l'année" pour mettre en oeuvre ce remboursement intégral, une promesse d'Emmanuel Macron remontant à avril 2023.
Son texte, approuvé en première lecture à l'Assemblée, doit encore être présenté au Sénat. A moins que "le gouvernement, ou le prochain, présente un décret sans prix limite de vente", a-t-il dit après le vote.
PHOTO : 22 juin 2022 • Par Clotilde Costil / Handicap.fr
Commenti