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Kemi Seba arrêté à Paris


Le panafricaniste et militant anticolonialiste Kémi Séba a été interpellé lundi 15 octobre à Paris, selon une source proche du dossier. Le motif de son interpellation n'a pas été précisé.


Pour l’heure, les autorités françaises n’ont ni confirmé ni infirmé officiellement cette arrestation. Les motifs de la détention de Kémi Séba restent également flous. Toutefois, ce nouvel épisode s’inscrit dans un contexte tendu entre l’activiste et les autorités françaises, en raison de ses critiques virulentes contre la politique de la France en Afrique. En juillet 2024, un décret officiel signé par les autorités françaises a annoncé la déchéance de sa nationalité française. Le texte, daté du 8 juillet 2024, stipulait que Stellio Gilles Robert Capo Chichi, alias Kémi Séba, “a perdu la nationalité française” suite à un avis du Conseil d’État. Cette décision avait été motivée par des actes considérés contraires aux intérêts de la France.


Selon le média Afrique Confidentielle,  qui a révélé l’interpellation : « Kémi Séba aurait été interpellé lundi vers 14h alors qu’il était dans un restaurant du 15e arrondissement de Paris, en compagnie de Cyrille Kamden, son bras droit. Il a passé la nuit en garde à vue. Arrivé d’Espagne le 10 octobre, il aurait utilisé son passeport diplomatique nigérien pour entrer sur le territoire français. Un passeport où figure la mention "Conseiller spécial du CNSP" (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, une junte militaire au Niger) »


Déchu de sa nationalité en juillet, le Béninois a été condamné plusieurs fois en France pour incitation à la haine raciale. En 2014, il avait déjà été arrêté puis incarcéré pour une condamnation qu’il n’avait pas exécutée. Kémi Seba dispose depuis début août d’un passeport diplomatique du Niger délivré par la junte, en sa qualité de conseiller spécial du chef du régime militaire au pouvoir à Niamey, le général Abdourahamane Tiani. Il est également à la tête du groupe Urgences panafricanistes, "une organisation de défense des droits des noirs, géopolitico-humanitaire", fondée en 2025 et qui dispose d’une certaine aura sur les réseaux sociaux. Il est suivi par près d’un million et demi de personnes sur Facebook et de 250 000 sur X.


Ces dernières années, Kémi Seba a organisé ou participé à plusieurs manifestations hostiles au franc CFA en Afrique, où il a été régulièrement interpellé, expulsé ou refoulé, notamment de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Guinée. En France, il a été accusé l’an dernier par le député Renaissance Thomas Gassilloud, alors président de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, d’être un "relais de la propagande russe" et de servir "une puissance étrangère qui alimente le sentiment antifrançais".

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