Le président américain Joe Biden a annoncé dimanche avoir gracié son fils Hunter, qui attendait de connaître sa peine dans des affaires de détention illégale d'arme à feu et de fraude fiscale.
Hunter Biden, 54 ans, a plaidé coupable en septembre de fraude fiscale devant un tribunal de Los Angeles, en Californie, lui évitant un procès. Cet ex-avocat et homme d'affaires, aujourd'hui reconverti dans la peinture, était notamment confronté à un chef d'accusation de fraude fiscale et deux chefs de fausses déclarations pour ne pas avoir versé 1,4 million de dollars d'impôts au cours de la dernière décennie. Le fils cadet de Joe Biden a déjà été reconnu coupable cette année d'avoir menti sur son addiction aux drogues lors de l'achat d'une arme – un délit dans l'Etat du Delaware, fief des Biden. Hunter Biden attendait encore de savoir de quelle peine il écoperait dans chacun de ces dossiers. Il était passible de 25 ans de prison, bien qu’il aurait certainement écopé d’une peine plus légère. Cette grâce présidentielle intervient alors que les juges devaient statuer sur la peine de Hunter Biden dans les jours à venir.
Joe Biden, le président américain : « J’ai dit que je n'interférerai pas avec les prises de décision du ministère de la Justice et j'ai tenu parole même quand j'ai vu mon fils être poursuivi de manière sélective et injuste … Les accusations dans ses affaires ont émergé seulement après que plusieurs de mes opposants politiques au Congrès en ont été les instigateurs pour m'attaquer et s'opposer à mon élection … Je crois dans le système judiciaire mais (...) je crois aussi qu'une forme grossière de la politique a infecté ce processus et que cela a conduit à une erreur judiciaire … J'espère que les Américains comprendront pourquoi un père et un président en est arrivé à cette décision »
En lui accordant son pardon, Joe Biden offre aux Républicains la possibilité de confirmer ce qu'ils ont toujours martelé , quant à un régime spécial dont aurait bénéficié Hunter, dont les incartades ont souvent servi à attaquer son père. Ce pardon présidentiel donne aussi à Donald Trump les coudées (encore plus) franches pour amnistier les assaillants du Capitole en 2021, comme il l'a promis tout au long de sa campagne. La décision de Biden galvanise les conservateurs, laisse sans armes les démocrates, et entache son héritage politique dans les tout derniers instants de son mandat.
Cette décision alimente les interrogations sur l’indépendance de la justice américaine. Par ailleurs, ce geste intervient alors que Donald Trump a annoncé des nominations de personnalités proches de son mouvement pour occuper des postes clés, et qu'il a promis de gracier toutes les personnes condamnées pour l’attaque du Capitole.
PHOTO : Le président des États-Unis Joe Biden et son fils cadet Hunter Biden à la Convention nationale démocrate à Chicago, le 19 août 2024. Craig Hudson / REUTERS
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