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Guerre d’Algérie : Emmanuel Macron reconnaît que Larbi Ben M’hidi a été assassiné par des militaires français


Un nouveau geste de réconciliation. Le président français Emmanuel Macron a reconnu, vendredi 1er novembre, à l’occasion du 70e anniversaire du début de la guerre d’Algérie, la responsabilité de la France dans "l’assassinat" du dirigeant du Front de libération nationale (FLN), Larbi Ben M'hidi. Le président de la République "reconnaît ce jour que Larbi Ben M'hidi, héros national pour l’Algérie et l’un des six dirigeants du FLN qui lancèrent l’insurrection du 1er novembre 1954, a été assassiné par des militaires français placés sous le commandement du général Aussaresses", indique l’Elysée dans un communiqué.


Larbi Ben M’hidi, souvent présenté par ses compatriotes comme le "Jean Moulin algérien", est né en 1923 dans le Constantinois (nord-est de l'Algérie). Il s'engage dans les scouts musulmans puis devient militant nationaliste. Les massacres du Constantinois en mai-juin 1945 renforcent ses convictions en faveur de l’indépendance de l’Algérie. Après le lancement de l’insurrection, il est chargé de l’Oranie avant de devenir l’architecte du premier congrès du FLN, tenu dans la vallée de la Soummam le 20 août 1956. Ce congrès fonde le programme de ce nouveau parti, donnant la priorité à l’action politique et au renforcement des maquis de l’intérieur. Larbi Ben M’hidi est arrêté en février 1957. Lors de son arrestation le 23 février, Larbi Ben M’hidi a été exhibé devant la presse, les mains entravées par des menottes, mais souriant et serein, face aux parachutistes français. Il est ensuite remis au commandant Paul Aussaresses, chargé de trouver un endroit sûr où le garder. Officiellement, Larbi Ben M’hidi tenta de se suicider en cachette de ses gardiens et décéda au cours de son transfert à l’hôpital. Mais cette version a aussitôt été contestée. Au début des années 2000, Paul Aussaresses avoua enfin qu’il l’avait assassiné.


Un communiqué de l’Élysée : « Le président de la République reconnaît ce jour que Larbi Ben M’hidi, héros national pour l’Algérie et l’un des six dirigeants du FLN qui lancèrent l’insurrection du 1ᵉʳ novembre 1954, a été assassiné par des militaires français placés sous le commandement du général Aussaresses… La reconnaissance de cet assassinat atteste que le travail de vérité historique, que le président de la République a initié avec le président Abdelmadjid Tebboune, se poursuivra… C’est aussi en pensant aux générations futures que le chef de l’État se fait devoir, encore et toujours, de chercher les voies de la réconciliation des mémoires entre les deux pays …  Comme le président de la République l’a déjà reconnu pour Maurice Audin et Ali Boumendjel, cette répression s’accompagna de la mise en place d’un système hors la société des droits de l’homme et du citoyen, rendu possible par le vote des “pouvoirs spéciaux ” au Parlement »


Ancien général de l’armée française décédé en 2013, Paul Aussaresses avait avoué en 2000 au journalLe Monde avoir torturé en Algérie, alors qu’il était coordinateur des services de renseignement lors de la bataille d’Alger, en 1957. Il avait notamment affirmé avoir abattu 24 prisonniers, parlant d’un climat de "torture généralisée", dont le ministre de l’Algérie de l’époque, Robert Lacoste, avait connaissance.


Paris qui continue de miser sur le rapprochement mémoriel pour tenter dégeler sa relation avec Alger. Cette annonce intervient en effet alors que les relations avec l'Algérie sont glaciales. En juillet dernier Emmanuel Macron a choisi son camp entre le Maroc et l'Algérie sur le dossier du Sahara Occidental. Il change sa position et se range derrière Rabat. Colère immédiate d'Alger qui rappelle son ambassadeur en France. La visite du président Abdelmadjid Tebboune à Paris prévue à l'automne est annulée.

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