Depuis quelques semaines, une nouvelle trend envahit les réseaux sociaux, celle des mamans "ghettossori" (pour ghetto et Montessori).
Tout est parti d’une vidéo publiée en décembre sur TikTok par l’influenceuse JessicaFrenchRiviera. "T’es triste ? Bouhou, t’as une tempête d’émotions ? Tu vas vite te calmer et redescendre", lançait notamment l’influenceuse, suivie par près de 180.000 abonnés. D’autres internautes ont depuis popularisé ce concept amusant, et s’en sont servies pour dédramatiser le rôle de certaines mères qui culpabiliseraient d’être imparfaites.
JessicaFrenchRiviera, autrice de la toute première vidéo "ghettossori" : « Je suis tombée sur le compte d’une maman adepte de Montessori et j’ai trouvé son contenu vachement culpabilisant pour les autres. Et ça ne reflétait surtout pas la vraie vie ... C’est une manière de dédramatiser l’éducation et rappeler qu’on peut transmettre des valeurs importantes tout en restant dans la simplicité et l’humour. C’est une manière de se dire qu’on fait toutes du mieux qu’on peut »
Fanny Lefevre Pontalis, psychologue pour enfants : « Je crois qu'il faut vraiment insister sur le fait qu'il faut donner de l'amour, mais il y a un autre chantier qui est celui des limites. Il faut expliquer ce qui est autorisé, ce qui est interdit. Et peut-être que parfois l'éducation positive ne l'a pas toujours suffisamment bien explicité, ou avec des méthodes un peu floues ... Il n’y a pas de méthode parfaite. On fait toutes du mieux qu’on peut avec nos enfants, et c’est ça le plus important »
Caramielle : « La méthode ghettossori, c’est laisser l’enfant s’adapter à ses parents, et non l’inverse ».
Stéphanie d’Esclaibes, spécialiste des questions liées à l’éducation et à l’enfance : « C’est symptomatique de la société française qui est encore très empreinte de ces méthodes éducatives violentes ... De manière générale, cette tendance est symptomatique d’une parentalité qui est aujourd’hui difficile en France. »
D’autres mères se sont rapidement reconnues dans ce mouvement. Chacune partage alors ses propres préceptes. Il y a celle qui appelle sa fille "meuf", celle qui confie commander des pizzas quand elle n’a pas le temps de faire à manger, celles qui remplacent les comptines par du rap, celle qui cache le puzzle de son enfant quand elle est trop fatiguée pour l’aider. Certaines voix se sont toutefois élevées contre ce qui pourrait s’apparenter à des violences éducatives, avec notamment l’utilisation de hashtag "frapper" sous certaines vidéos.
Le hashtag "Ghettossori" est une critique humoristique de la méthode "Montessori" fondée sur la bienveillance des parents et l’écoute des émotions exprimées par l’enfant. Cette pédagogie est vivement discréditée par des mamans influenceuses qui promeuvent une éducation plus autoritaire. Ces dernières associent également les parents adeptes de la méthode Montessori aux classes sociales les plus aisées, tandis que la maman "Ghettossori" serait issue des quartiers populaires.
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