En RD Congo, le Sénat lève l'immunité parlementaire de Joseph Kabila
- MD SHOW
- 23 mai
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Le Sénat de la République démocratique du Congo (RDC) a levé jeudi l’immunité parlementaire de Joseph Kabila, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires contre l’ancien président (2001-2019) et sénateur à vie, accusé par Kinshasa d’être complice du groupe armé M23.
Les sénateurs ont voté à bulletin secret, par 88 voix pour et 5 voix contre, pour lever l’immunité de Joseph Kabila et autoriser des poursuites contre lui devant la justice militaire. Cette décision fait suite aux recommandations d’une commission spéciale, dont les 40 membres sénateurs se sont prononcés en faveur de cette mesure. Le gouvernement accuse M. Kabila de "trahison, crime de guerre, crime contre l’humanité et participation à un mouvement insurrectionnel".
Jean-Michel Sama Lukonde, le président du Sénat (à la télévision nationale): « Par conséquent, le Sénat autorise les poursuites et la levée de l'immunité de Joseph Kabila, sénateur à vie »
Ferdinand Kambere, le porte-parole du PPRD : « [Joseph Kabila] n'est pas un sénateur comme les autres. En tant qu'ancien chef de l'État, il bénéficie d'un régime spécial, un régime pénal. C'est au Congrès d'examiner l'opportunité de poursuites à son encontre. »
Joseph Kabila (x): « Je prends acte de la décision du Sénat [...]. Ce geste, orchestré dans la précipitation et sans respect des équilibres institutionnels, n’est pas un acte de justice. C’est une manœuvre politique désespérée, dans un contexte de panique généralisée au sommet de l’État. »
Joseph Kabila, 53 ans, a dirigé la République démocratique du Congo (RDC) pendant 18 ans, de 2001 à 2019. Son successeur et actuel président, Félix Tshisekedi, l’accuse d’être complice du groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée. Cette accusation intervient alors que le conflit dans l’est du pays s’intensifie ces derniers mois. En avril, le ministre de la Justice Constant Mutamba a saisi la justice militaire afin d’engager des poursuites contre Joseph Kabila pour sa participation directe au M23. Le procureur général de l’armée congolaise avait déposé une requête auprès du Sénat réclamant la levée de l’immunité de Joseph Kabila.
Dans la foulée de cette annonce, les autorités congolaises avaient mené des perquisitions dans plusieurs propriétés de l'ex-président et son parti a été suspendu.
PHOTO : Radio Okapi/Ph. John Bompengo
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