Les rebelles guévaristes ont mené une attaque contre l’armée régulière colombienne, tuant au moins deux soldats et faisant plusieurs blessés. Il s’agit de l’une des offensives les plus graves depuis la fin de la trêve au cours de l’été.
Selon le ministère de la Défense colombien, deux soldats ont perdu la vie dans l’attaque tandis que cinq autres ont été grièvement blessés. 21 militaires souffrent également de blessures moins graves. Les victimes ont été évacuées vers des hôpitaux de la région et de la capitale Bogota. Le président Gustavo Petro a immédiatement réagi, dénonçant un acte qui “clôt le processus de paix dans le sang”. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, le dirigeant de gauche a fait de la paix avec l’ELN l’une de ses priorités. Mais les négociations piétinent et les tensions se multiplient sur le terrain.
Le ministère de la défense : « Malgré les efforts des services médicaux, deux des soldats blessés n'ont pas survécu en raison de la gravité de leurs blessures »
Luis Emilio Cardozo, chef de l’armée colombienne : « Je condamne le lâche attentat de Puerto Jordan, (…) où des terroristes ont utilisé des engins explosifs artisanaux lancés depuis un camion-benne. »
Les attaques de l'ELN contre des cibles militaires se sont intensifiées depuis le début du mois d'août, date à laquelle la guérilla guévariste a décidé de ne pas renouveler le cessez-le-feu entré en vigueur en 2023. En août, le ministre de la Défense colombien Ivan Velasquez a annoncé la reprise de l'offensive contre l'ELN, mettant fin à une trêve entre la faction et le gouvernement de Gustavo Petro. En activité depuis 1964, l'ELN compte quelque 5800 membres, selon les services de renseignement militaire.
Née en 1964 d’une insurrection paysanne, l’ELN est la dernière guérilla encore en activité en Colombie depuis la paix historique signée avec les FARC en 2016. Inspirée par la révolution cubaine, l’organisation prône un changement de système politique et économique dans le pays. Malgré plusieurs tentatives de négociations par le passé, l’ELN n’a jamais accepté de déposer définitivement les armes. Ses actions se concentrent principalement dans les régions frontalières avec le Venezuela et le long du Pacifique, où elle se finance grâce aux trafics de drogue et aux enlèvements.
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