Burkina Faso : arrestation de deux journalistes après des critiques sur la liberté d'expression
- MD SHOW
- 25 mars
- 2 min de lecture

Deux journalistes burkinabè ont été enlevés ce matin, lundi 24 mars, à Ouagadougou. Il s'agit de Guézouma Sanogo et Boukari Ouoba, respectivement président et vice-président de l'Association des journalistes du Burkina Faso (AJB).
Tous deux ont été interpellés sans mandat par des hommes en civil se présentant comme des agents des renseignements burkinabè, avant d’être emmenés vers une destination inconnue.Sanogo avait exprimé ses préoccupations sur Facebook. Il dénonçait des atteintes sans précédent à la presse depuis le putsch de 2022. Il critiquait la "totalement mainmise" de la junte sur les médias publics, RTB et AIB. Des propos qui ont rapidement enflammé les réseaux sociaux, suscitant des réactions partagées. Certains internautes lui reprochaient d’avoir manqué de retenue en tant que journaliste de la RTB, tandis que d’autres estimaient qu’il n’avait fait qu’exercer son droit à la critique.
Guézouma Sanogo : « Ces médias sont devenus des outils de propagande ... Les journalistes doivent rester fidèles à leur mission et à leur éthique. Il ne faut pas se laisser influencer par les tensions et les pression »
Lors d'un congrès de l'AJB vendredi, Guézouma Sanogo avait dénoncé publiquement la multiplication des "atteintes à la liberté d'expression et de presse constatées", qui "ont atteint un niveau jamais égalé" dans le pays. D'autres journalistes avaient rappelé que sept de leurs confrères ont été enlevés en 2024, dont certains sont toujours portés disparus. Sur les réseaux sociaux, des soutiens de la junte se réjouissaient de ces arrestations, lundi. La semaine dernière, le mouvement politique Sens (Servir et non se servir) a lui rapporté l'enlèvement de cinq de ses membres, dont un journaliste, après que l'organisation a dénoncé des massacres de civils attribués à l'armée burkinabè et à ses supplétifs, sous couvert de la lutte antijihadiste. Les ONG internationales Reporters sans frontières (RSF), Amnesty international et Human Rights Watch (HRW) ont dénoncé plusieurs de ces enlèvements.
Depuis le coup d'État du capitaine Ibrahim Traoré en 2022, plusieurs voix critiques ont été réduites au silence. En 2024, sept journalistes ont déjà été enlevés, selon l’AJB.
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