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Bolivie: au moins 30 blessés dans de nouveaux affrontements entre police et manifestants


Des affrontements entre les forces de l’ordre et des manifestants, qui bloquent depuis mi-octobre les principales routes de Bolivie en soutien à l’ancien président Evo Morales, ont fait mardi au moins 30 blessés, près de la ville de Mairana, dans le centre du pays.


Depuis le 14 octobre, les partisans de l'ancien président Evo Morales (2006-2019) bloquent les principales routes de pays pour protester contre la "persécution judiciaire" selon eux de leur leader, mais aussi contre la gestion par le gouvernement de la crise dans laquelle est plongé le pays. Les blocages des routes ont commencé après l'ouverture d'une enquête visant Evo Morales pour le "viol" d'une adolescente en 2015, qui pourrait conduire à son arrestation. Ses avocats affirment que l'affaire a déjà été examinée et classée en 2020. Depuis le début des manifestations, 43 personnes ont été blessées, la grande majorité parmi les forces de l'ordre, et 50 manifestants ont été arrêtés, selon le bilan officiel.


La police : « Des manifestants ont lâchement attaqué le commissariat de Mairana, causant plusieurs blessés parmi les policier, ainsi que des dommages matériels »


Gabriela Alcón, la vice-ministre de la Communication : « Nous voulons condamner fermement ce type de violence, car il ne s’agit plus d’une manifestation (…) mais d’actes criminels »


L’ancien dirigeant se dit lui victime d’une "persécution judiciaire" orchestrée par le gouvernement du président Luis Arce, son ex-ministre de l’Économie et rival pour la présidentielle d’août 2025, à laquelle il entend se présenter malgré un jugement le disqualifiant. Dimanche, Evo Morales a même affirmé, vidéo à l’appui, avoir été visé par une attaque par balles alors qu’il circulait à bord d’une voiture dans la région de Chapare, dans le centre du pays, accusant "des agents d’élite de l’État bolivien" d’avoir tenté de l’assassiner. Le gouvernement a livré une toute autre version, et affirme que son cortège a ignoré un contrôle de police anti-drogue, accéléré et ouvert le feu, blessant un agent. Le ministre de l’Intérieur Eduardo Del Castillo a qualifié lundi les dires de Morales de "mise en scène". Pour l’heure, l’enquête suit son cours et les deux camps se renvoient la responsabilité des violences. Mais dans ce climat de défiance généralisée, chaque incident risque de mettre le feu aux poudres. D’autant que Morales, toujours très populaire dans son fief de Cochabamba, peut compter sur le soutien indéfectible de nombreux paysans et indigènes.


Avec plus de 20 barrages routiers recensés à travers le pays et des manifestations qui s’intensifient, la Bolivie semble au bord du gouffre. Les blessures de la crise post-électorale de 2019, qui avait vu Evo Morales contraint à l’exil, sont encore à vif. Et les fractures politiques et sociales apparaissent plus profondes que jamais.


PHOTO : AFP

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