Bernard Arnault favorable à une "zone de libre-échange" entre l'Europe et les Etats-Unis
- MD SHOW
- 18 avr.
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Menacé par les hausses de droits de douane voulues par Donald Trump, LVMH envisage d’augmenter sa production aux États-Unis. Bernard Arnault appelle l’Europe à négocier, se disant favorable à une zone de libre-échange.
Le PDG de LVMH, Bernard Arnault, a appelé jeudi les dirigeants européens à résoudre les tensions commerciales avec les États-Unis "à l'amiable", plaidant même pour l'établissement d'une zone de libre-échangeentre ces deux puissances économiques. Lors de l'assemblée générale des actionnaires de son groupe, il a exprimé ses préoccupations face aux nouveaux droits de douane imposés par l'administration Trump, soulignant l'importance de pourparlers intelligents pour le luxe ou d'autres secteurs comme la viticulture.
Bernard Arnault, PDG de LVMH : « L’année 2025 commence de manière un peu chahutée, si on peut dire, avait déclaré à l’ouverture de l’assemblée du groupe Bernard Arnault ... Jusqu’à fin février, tout s’est passé très bien. Puis on est arrivé en face d’une situation géopolitique et économique mondiale qui a été bouleversée par les droits de douane potentiels, par l’aggravation des crises internationales ... Ces négociations sont vitales pour beaucoup d'entreprises en France, et malheureusement, j'ai l'impression que nos amis britanniques sont plus concrets dans l'avancée des négociations ... Il faut absolument trouver un accord, comme les dirigeants de Bruxelles semblent essayer d'en trouver un pour la voiture allemande. Pour la viticulture française, c'est vital ... Il ne faudra pas dire que c'est de la faute des entreprises. Ce sera la faute de Bruxelles si cela devait arriver ... Il faudrait que les Etats européens réussissent à essayer de maîtriser cette négociation et ne pas la laisser à des bureaucrates »
Le géant français du luxe est particulièrement concerné par les nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump : il réalise 25 % de ses ventes aux Etats-Unis, et même 34 % de ses ventes de vins et spiritueux (Dom Pérignon, Hennessy, Krug…). Devant les actionnaires de son groupe, le PDG s’est ensuite montré très critique à l’égard de l’UE. Estimant qu’elle "n’est pas dirigée par un pouvoir politique, mais par un pouvoir bureaucratique qui passe son temps à éditer des réglementations", il a jugé que cela ne rendait "pas facile" la création d’une "zone de libre-échange" qu’il appelle de ses vœux. Avec son souhait de zone de libre-échange entre l’UE et les Etats-Unis, Bernard Arnault rejoint le milliardaire américain Elon Musk, membre de l’administration Trump, qui a déclaré début avril espérer tendre vers "une zone de libre-échange" entre l’Europe et l’Amérique du Nord, avec des "droits de douane nuls".
Mardi, le numéro un du luxe avait annoncé des ventes en recul de 2 % au premier trimestre, à 20,3 milliards d’euros. Mais si les négociations entre l’Europe et les Etats-Unis aboutissent à des droits de douane élevés, LVMH sera "forcément amené à augmenter [ses] productions américaines", a mis en garde M. Arnault, dont le groupe possède déjà trois ateliers Louis Vuitton et quatre ateliers de la marque américaine Tiffany aux Etats-Unis.
PHOTO : THIBAUD MORITZ / AFP
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