Abdelmadjid Tebboune a promis aux électeurs de renforcer l'économie algérienne. © Fateh Guidoum/PPAgency/SIPA
Au pouvoir depuis 2019, le président de la République d’Algérie, Abdelmadjid Tebboune, a été élu pour un second mandat avec 94,65 % des voix, dimanche 8 septembre.
Sur un total de 5,630 millions de votes enregistrés, 5,320 millions ont voté pour le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboune, soit 94,65 % des voix, a déclaré Mohamed Charfi. Le président de l’Anie n’a pas fourni de nouveaux chiffres sur le taux de participation, après avoir annoncé dans la nuit « un taux moyen de 48 % à la fermeture des bureaux » samedi à 20 heures (19 heures GMT).
Mohamed Charfi, le président de l’autorité électorale (Anie) : « L’élection a été marquée par une large transparence et a reflété la maturité électorale du peuple »
Arrivé au pouvoir en 2019 avec 58 % des voix mais seulement 40 % de participation après les manifestations du Hirak, qui avaient chassé l’ancien président Abdelaziz Bouteflika après vingt ans à la tête du pays, Abdelmadjid Tebboune a réussi à étouffer la contestation grâce à une répression féroce : environ 200 prisonniers d’opinion seraient aujourd’hui détenus, dont des activistes du Hirak, et les journalistes trop critiques du pouvoir sont muselés. Ses deux adversaires, Abdelaali Hassani, 57 ans, du parti islamo-conservateur MSP, proche du pouvoir, et Youssef Aouchiche, 41 ans, chef du FFS, un parti de gauche ancré en Kabylie, n’avaient donc aucune chance de remporter ce scrutin joué d’avance. Le premier cité a d’ailleurs dénoncé des violations durant le scrutin. Selon son équipe de campagne, il y aurait eu des pressions sur certains responsables de bureaux de vote pour gonfler les résultats et le taux de participation, qualifié de bizarre.
Aidé par la manne du gaz naturel, Abdelmadjid Tebboune a promis de rehausser salaires et retraites, des investissements, deux millions de logements neufs et 450 000 emplois nouveaux, pour faire de l’Algérie, « la deuxième économie en Afrique », derrière l’Afrique du Sud. Abdelmadjid Tebboune affirme que son premier quinquennat a été entravé par le Covid-19 et la corruption de son prédécesseur, dont il fut pourtant ministre. Sa réélection est d’autant moins une surprise que quatre formations politiques de premier plan soutenaient sa candidature, notamment le Front de libération nationale (ex-parti unique).
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